samedi 7 mars 2009

PETAIN: Un passé qui ne passe pas

Comme beaucoup de français, le souvenir du maréchal félon me hante, et hantera sans doute mes enfants, après moi. "La tradition de toutes les générations mortes pèse d'un poids très lourd sur le cerveau des vivants" (Karl Marx, Le 18 brumaire de Louis Bonaparte), et le souvenir de ce mauvais père n'a pas fini de polluer (ou d'éclairer?) nos débats contemporains. Entre les thuriféraires de sa mémoire, dont les sites à la riche iconographie nous rappellent que "La défense du Maréchal Pétain est un droit reconnu par la Cour Européenne de Strasbourg (arrêt du 23 septembre 1998)", les acharnés (attardés?) de la révolution nationale, les croisés de la réhabilitation de son action (il y a même un groupe d'étudiants dédié!) les athées endurcis dénonçant -avec raison- la soumission de l'église catholique au maréchal, ceux qui trouvent des relents pétainistes à la loi sur le service civique, les théoriciens du complot et les vandaliseurs du tombeau maréchalesque, on ne sait plus ou donner de la tête...

Curieusement (?) notre minuscule président a pris dans ce débat une position claire, au grand dam des vieilles badernes de l'Association de Défense de la Mémoire du Maréchal Pétain, et son refus de la repentance ne débouche pas sur la réhabilitation du maréchal P... Sarkozy l'américain est ainsi -sur ce point tout au moins- plus digne de sa fonction présidentielle que certains de ses prédécesseurs: Coty (dont j'ignorais qu'il avait voté les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 40) , Mitterrand, pétainiste assumé et ami de Bousquet, fleurisseur récidiviste, et même De Gaulle, qui le gracia en 45 avant de fleurir sa tombe en... 68

Dans le fatras des 76 000 références à Petain sur le net, on distinguera:
  • une très honnête biographie sur le site de l'Académie Française (dont il fut exclu en 1945); La biographie du site gouvernemental chemins de mémoire, ou celle d'Hétérodote valent aussi la lecture.
  • l'histoire du paquebot "Marechal Petain", lancé le 8 juin 1944 à La Ciotat, deux jours après le débarquement de Normandie, qui poursuivra sa carrière après guerre sous le nom de "La Marseillaise";
  • le récit illustré de la visite de Pétain dans le bassin stéphanois, en mars 1941. Il y prononce un "appel aux travailleurs" qui montre la volonté de revanche du régime pétainiste sur le front populaire:
    "OUVRIERS, mes amis, n’écoutez plus les démagogues. Ils vous ont fait trop de mal. Ils vous ont nourris d’illusion. Ils vous ont tout promis. Souvenez-vous de leur formule : " le pain, la paix, la liberté ". Vous avez eu la misère, la guerre et la défaite. Pendant des années, ils ont injurié et affaibli la patrie, exaspéré les haines, mais ils n’ont rien fait d’efficace pour améliorer la condition des travailleurs, parce que, vivant de leur révolte, ils avaient intérêt à encourager ses causes".
  • la collection iconographique des archives nationales, et celle de Paris en images;
  • la pipe à l'effigie du maréchal, réalisée par un artiste art deco de seconde zone.

1 commentaire:

Clipping Path a dit…

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